dimanche 30 juin 2013

De Kadidiri à Lombok, en passant par le pays torajas


Partant de cette île merveilleuse, Kadidiri, aux îles Togian, et ayant repris le ferry (seulement 4h cette fois-ci), juste avant d'atteindre le port, nous sommes escortés par plusieurs dauphins. Le spectacle est tellement magique que j'en oublie de prendre mon appareil photo, de peur de perdre une miette !

Arrivées à bon port, un autre animal nous attend pour nous amener dans notre bungalow d'un soir :
Un transport inédit



Attente au terminal de bus par un soir d'orage humide :


Le lendemain, 4h de route en voiture avec un copain de Joseph, notre guide puis le lendemain, suite du voyage en bus : 10h annoncés et à l'arrivée, nous mettons plus de 16h30 dans un transport local où bien entendu il n'y a pas de place mais surtout pas d'interdiction de fumer ! Inutile de préciser que nous n'avons pas fermé l'oeil de la nuit pendant ce long périple ! A un moment dans la nuit, aidée par les phares de voitures arrêtées sur le bas côté, je crois que notre bus se transforme en bus amphibie tellement l'eau fait des vagues sur la route ! C'est le seul transport à passer : tous les autres attendent patiemment que l'eau diminue.

Halte à une cascade au cours de notre long trajet





Fruit du cacaotier



































Nous arrivons éreintées et moi quelque peu énervée d'apprendre que mon sac en tissu a été mis sur le toit donc trempé (pluie tropicale oblige). Grâce aux nombreux sacs plastiques qui entourent nos affaires, les seules victimes sont mes livres ! Mais nous sommes arrivées ... au pays des torajas, le pays de notre guide, à Rantepao.


Maisons typiques torajas



"Torajas" signifie "peuple des hautes terres". ce sont les habitants d'une région montagneuse de Sulawesi, au sud. La population est animiste, tout en étant chrétienne la plupart du temps. C'est pour fuir l'invasion des musulmans que les torajas se seraient réfugiés dans la montagne.



Femme mastiquant du tabac mélangé à du tamarin

Les Torajas sont renommés pour leurs rites funéraires élaborés, leurs sites funéraires taillés dans les falaises rocheuses, leurs maisons traditionnelles massives aux toits en pointe connues sous le nom de Tongkonan et leurs sculptures sur bois colorés. Ils sont organisés en 4 castes qui déterminent le rôle et la place de chacun.

Ci-après plusieurs représentations de sites funéraires :

Arbres où sont enterrés les bébés
Anciens tombeaux entassés dans des grottes


Autres tombeaux en forme d'animaux, ici le buffle

Représentation des morts devant leur tombe
 





Dès les premières heures suivant l'arrivée dans le pays des Torajas, le rôle fondamental du buffle apparaît. Ici, il n'a rien d'une bête de somme. On l'aperçoit dans les rizières mais il n'y travaille pas : il se délecte dans la boue ! Sa seule fonction sera d'être sacrifié. Chez les Torajas, animistes, le buffle est un animal sacré. Ancêtre de l'homme, c'est sur son dos que les âmes des défunts voyagent pour rejoindre le paradis. D'où cette multitude de cornes de buffles à l'entrée des maisons des 1ères castes.







 



Les rites funéraires sont parmi les moments les plus forts de la vie du village. La préparation peut demander des semaines ou même des mois, pendant lesquels le mort embaumé attend, au milieu des siens, le grand jour de son départ pour l'au-delà. Ci-dessous, Joseph nous emmène dans le village de son cousin où son père vient de mourir. Le cercueil avec le mort embaumé reste dans la maison en attendant la cérémonie funéraire.

Le cercueil du défunt avec les petits-enfants qui ont voulu être photographié devant

Détail de la décoration du cercueil extérieur

Centre du village en plein préparatif pour la cérémonie funéraire

Eglise du village

 Quelques portraits de personnes du village :






















Et Annabel mangeant avec ses doigts (main droite) comme il se ... doit le riz et le cochon préparés à l'occasion des préparatifs funéraires :


Nous continuons notre découverte du pays torajas, à moto pour Joseph et Annabel et à scooter pour moi : les routes sont belles mais très endommagées ! C'est donc assez vite éreintant.


Et est-ce l'état des routes ou l'idée d'aller le lendemain à des sacrifices de buffles ? en tous les cas, Annabel est malade 2 nuits de suite et nous restons donc au calme dans notre chambre d'hôtel.

Faute de wifi, cyber café !


Le dernier jour avant notre départ du pays torajas, Joseph nous amène à une cérémonie funéraire grandiose : pas de sacrifice de buffles ou de cochons mais de longues processions.

La fête dure alors cinq jours et rassemble toute la famille, les amis et connaissances. Soit, comme ici, plusieurs centaines de personnes puisqu'il s'agit d'une personne de la première caste. La famille dort et mange dans les maisons temporaires construites pour l'occasion, jusqu'à la fin de la cérémonie, au rythme des processions qui se suivent.
Corbillard exposé au milieu de la cérémonie

Procession

Danse des hommes en noir et rouge























Beaucoup de repas à préparer pour toutes ces personnes présentes et venues de très loin parfois : comme tous les invités sont annoncés au micro, nous entendons que certains viennent de Singapour, par exemple.

Grosses et nombreuses marmites !




Voici le plus beau buffle offert au sacrifice pour l'occasion. Il y en aura au minimum 24.



Après quelques heures à suivre les processions, nous partons de la cérémonie.



Rizières en palier au pays torajas

Le lendemain, nous reprenons un bus mais cette fois-ci très confortable et surtout, surtout où il n'y a pas de fumeurs : clim oblige. Je n'aime pas la clim mais là, je la bénis ! Donc 9h de bus très agréables, en direction de Makassar pour prendre notre avion qui nous amène à Lombok pour quelques jours à Kuta, dans le sud de l'île ... à la découverte de merveilleuses plages ...

A bientôt  pour le dernier message avant le retour en France !









lundi 24 juin 2013

Posadas (suite et fin) et Buenos Aires


Dernier jour à Posadas: le temps est superbe: ciel bleu et soleil.

Paco a adopté le look "Satanas":       "vamos a volar?"


Paco et moi pour une dernière journée de vol

Nous profitons de ce dernier jour pour aller voler tous au bord du Parana.
photo du groupe "voladores" à la pleine lune


Marcelo au déco

Je survole les restaurants de la costanera vu que le soleil donnera de plus belles photos que celles prises précédemment; lors de ce vol mon moteur tombe en panne deux fois de suite; je me pose sans encombres en urgence mais n'insiste pas: d'abord nettoyer le carbu avant de revoler...il faut savoir écouter les signes du destin !
Rase-motte de "Satanas"


















Les amis m'escortent en volant à la lune pleine, (si jétais parti un jour plus tard, on se faisait un vol à la pleine lune de nuit...)

et Paco me conduit au terminal de bus
.Voyage de nuit en bus tout confort (lit, repas, petit déjeuner 13h de route).

Arrivée à B.A. je contacte Carlos, un pilote de Air Argentina que j'ai rencontré à Puerto Esperanza; je faisais du gonflage sur le terrain d'Edgardo et curieux il m'a abordé, on a sympathisé, bu le maté...
il m'invite à manger chez lui en famille car il fête l'anniversaire de son fils de23 ans.
  
avec Carlos








Repas délicieux denClaudia son épouse,
et il me conduit à l'aéroport.







j'embarque sur le vol Iberia destination Madrid puis Bruxelles.

Devinez qui je rencontre dans l'avion?

Pablo, Natacha, Ilouka, Furia et Atomica
qui rentrent en France! le monde est petit !

L'interview que j'ai fait est publié: voici l'article  paru dans les journaux


vendredi 21 juin 2013

Posadas

Dernière étape avant d'entamer mon retour vers les pays dits "civilisés"!
Posadas capitale de la province de Misiones (280.000 hab).



 Je contacte Paco Perez qui est le pivot central des paramotoristes de Posadas;











  on décide d'aller manger mais on croise sur la route  son ami Marcelo, avocat qui a beaucoup de temps libre et s'éclate à voler un maximum;








 Marcelo est en route pour voler alors on l'accompagne et se retrouve à 6 à voler à 30km de Posadas.





 Les voladores: une grande famille chaleureuse

















 Visite Prévol obligatoire... (sécurité oblige)










J'adooooooore voler !

L'assado traditionnel, les invitations, restaurants (avec Paco et Marcelo, nous partons au restaurant au Paraguay  un soir).









Marcelo possède un voilier alors, promenade sur le Parana.





















Kike et Erika






Parmi les voladores, Kike me propose de garder Douchka pendant mon absence en France et Paco de faire dormir Leonce dans son garage bien au chaud; ainsi je n'aurai pas les 300km de route à faire pour atteindre Paso de la Patria.
Bref un petit film récapitulatif.



Demain, je prends le bus de nuit pour Buenos Aires et embarque par Iberia sur Madrid puis Bruxelles
une semaine pour voir Valentine, les amis, mon frère et sa petite famille et j'arrive en Provence
 le 2 juillet.
A bientôt

mercredi 19 juin 2013

San ignacio bis

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Me voici en route pour San Ignacio. 
J’y retrouve Julio et Deborah et leur petite cabane dans la forêt. Ils vivent de l'argent récolté en chantant dans les restaurants et de petit artisanat local : bijoux, articles en bois…




Leur panneau visible de la route 
(où personne ne passe!)



Julio m’accompagne pour me voir décoller ; petit vol sur les ruines et la mission jésuite, photos des restaurants.
 


Le matin, j’emmène Deborah au village à 7km pour qu’elle puisse y acheter ses provisions lourdes, ce qui lui économise le prix d’une course de taxi.  Leur cabane en bois est sommaire : toit de bambous recouverts d’une bâche en plastique, murs de terre ajourés, cuisine sur un feu de bois, four à pain, l’eau de pluie stockée dans un réservoir. Julio m’explique que si l’électricité était apportée dans le coin, le paysage se transformerait rapidement et la civilisation casserait le charme ; il aime vivre ainsi car depuis qu’il est petit, il n’a connu que cette vie où tous les soirs se passent devant un feu à raconter des histoires et chanter. 

 Nous n'y dérogeons pas :souper au coin du feu devant un assado de viande (côtes) accompagné de manioc et légumes.


 












Le lendemain Julio me fait la surprise de chercher des poissons  (je lui ai dit que c’était mon plat préféré) ; son ami pêcheur est obligé de cacher ses prises car le gouvernement interdit la pêche sur le rio (c’est la loi) ; nous mangeons tous au coin du feu, avec les doigts et c’est encore meilleur !


Le lendemain, je prévois un vol sur les missions jésuites de Santa Anna et Loretto au départ de San Ignacio, soit 30km de boucle. Pas beaucoup de pistes pour se poser en cas de problème ; au retour sur San Ignacio, je termine de prendre une photo d’habitation (suis à 30m du sol) et brusquement mon moteur s’arrête net… !! la bougie carbonisée…(c’est une première pour moi ; j’ai déjà eu la panne d’essence, le boulon qui se détache et explose l’hélice, le moteur qui serre…)
mes aides locaux lors de mon atterrissage forcé


Dans mon malheur, je suis proche d’un terrain d’herbes hautes et m’y pose sans problème.










 Une des photos que j'ai prises est échangée contre un repas et Julio anime le resto après le repas.















Julio m’emmène me promener dans la forêt dense et sauvage ; il connaît les moindres plantes et animaux et me fait partager ses connaissances ; nous cueillons des mandarines, des avocats et échappons en courant à une attaque d’abeilles sauvages.
Retrait d'oeufs de "puce chique" pondus sous la peau d'un orteil de Narajan

Quatre jours passés avec eux, avec le repas au coin du feu, les chansons à la guitare sont un ressourcement que l’idée me trotte d’acquérir un petit bout de terrain près d’eux pour me ressourcer dans une nature sauvage et préservée.
A bientôt