mardi 26 février 2013

Les Iles Chiloe 2 : du centre au Nord + Petrihue

Il y a des semaines où nous cumulons les oublis (Douchka bien sûr mais aussi : la mousse à raser, le bouchon de la réserve d'eau et celui de l'essence, et j'en oublie) et d'autres où nous cumulons les remorquages. Et bien cette semaine est une semaine "remorquages" !

Après Tenaun où Bernard a effectué un très beau vol au petit matin (son "nez" toujours en alerte pour sentir lorsque le vent ne sévit pas),
Plage de décollage

Eglise classée au patrimoine mondial de l'Unesco à Tenaun

et évitant le crachin soudain, nous nous dirigeons vers Qemchi, petite bourgade mignonnette au bord de l'eau, dont l'activité principale est l'élevage de saumon (comme toute la région) et dont l'attrait essentiel est son restaurant "El Chejo" où nous nous délectons d'un menu du jour à 6€ avec cassolette de crustacés en entrée et poisson en plat. Oui j'en connais qui vont dire que nous n'arrêtons pas de parler de plats et de vin ? Mais c'est bien un des grands plaisirs de la vie, non ?
Vue du restaurant El Chejo

Visages ravis de ces bons plats

Et c'est vrai que nous qui adorons les crustacés et les poissons, nous sommes servis ici ! Du coup, nous restons un jour de plus à Qemchi, rien que pour retourner dans ce divin restaurant (un des meilleurs que nous ayons eu en Amérique du sud avec un accueil charmant) et là, c'est une demande de ... Bernard ! (faut pas croire que c'est toujours moi la gourmande). Mais le lendemain, le fameux restaurant est entièrement réservé. Mais ce n'est pas ça qui va nous arrêter ! Nous trouvons une petite table sur la terrasse et nous nous y installons pour goûter le plat typique chilote : le Curanto, grosse assiette de moules, de praires, poulet, saucisse, galette de p. de terre et de mais. C'est à nouveau très bon et les empanadas aux crabes : un vrai délice ! (empanadas = chausson).

De Qemchi, direction ... Chepu, vers le Nord. Peu de km mais le bitume se transforme vite en gravier et les pentes sont parfois vertigineuses. Une fois, Annabel, Douchka et Catherine descendent de Leonce pour faciliter l'ascension de celle-ci. La 2eme fois, nous hésitons à descendre une pente très ... pentue, en pensant au retour. Mais vous connaissez le légendaire optimisme de Bernard (cf le discours de Jacques dans le pré le jour de notre mariage) : "Mais si, on va y arriver !". Nous saurons par la suite que même Asterix, avec son gros 10 tonnes, ne s'y est pas risqué. Nous tentons tout de même.

Arrivés en bas, grosse flaque et sable. On réalise que c'est mission impossible pour notre brave Leonce. Nous espérions trouver en bas une autre route qui longerait la côte mais point de route, contrairement à la carte que nous avions regardée dans le fameux restaurant. Le coin est magnifique : sauvage (c'est sûr, il n'y a pas grand monde qui arrive jusque-là) avec des forêts magnifiques, des dunes de sable, la plage ...

Je suis pour passer la nuit ici mais bernard, prenant son courage à ... ses pieds, part à la recherche d'une aide car il est évident que le camping-car ne remontera pas seul la pente !!! Revenant une heure plus tard accompagné de 4 messieurs + un tracteur préhistorique (estimation = 50 ans avant ce jour) qu'ils ont démarré en le tractant avec une voiture, "c'est maintenant ou jamais" me dit Bernard car demain matin, ils partent travailler. Voyant l'état du tracteur, j'ai quelques doutes sur l'aide que cet engin va pouvoir nous apporter. Mais je me trompe car lentement mais sûrement, le tracteur ramène Leonce sur le droit chemin.
Petite idée de la pente ?


Les filles montent à pied et les hommes ...


Beau coucher de soleil dans la forêt

Annabel et Douchka montent courageusement la pente à pied
Et après avoir partagé quelques bières avec nos sauveurs, nous restons sur leur terrain et Bernard leur fait une démo en paramoteur et photographie leur maison.

Le lendemain, mercredi, après les cours et une superbe randonnée jusqu'à la plage où les paysages sont à couper le souffle et désert,

Vol de Bernard au-dessus de la plage


Passage humide !


Est-ce un homme heureux ?


nous partons pour Ancud, petite ville balnéaire mignonne et tranquille. Nous restons dans un camping surplombant la mer absolument magnifique.

C'est la 1ère fois que, tous les 3, nous nous sentons aussi bien :

- Bernard se goinfrant de fruits de mer :
Elle n'est pas bonne ma moule ?

- Annabel photographiant à tout va :
Vue de notre chambre




Sieste après le déjeûner et avant les cours


Parc du camping avant qu'on labourre ...



- Moi me dénichant une petite robe : que c'est bon de s'habiller en fille !

- et Douchka courant après les oiseaux et tout ce qui bouge, comme d'hab :
Douchka faisant un bisou à un cochon

Bref, halte délicieuse et cerise sur le gâteau : ambiance détendue et joyeuse :

Il se met à pleuvoir le vendredi et le lendemain, la météo ne s'améliorant pas, nous décidons de partir.
Mais contrairement aux pronostics de Bernard, et la pluie n'aidant pas, Leonce n'arrive pas à remonter la pente du camping : à nouveau, mission impossible !

Au bout de 2 heures, après avoir tenté :

- le remorquage avec une voiture :
Gazon après notre passage


- les planches en bois :
le gazon anglais après le passage de Léonce : pas sur qu'ils acceptent encore des camping-car !

- les chaines :

et avoir dévasté le beau gazon du camping, nous nous en sortons !

Tous trempés, et avant de quitter les Iles Chiloé, nous allons nous délecter une dernière fois du plat chilote à une douzaine de km de là, après, tout de même s'être renseigné sur l'état de la route ;-)

Ambiance chaleureuse dans ce restaurant plein où le serveur est très sympathique mais moins sexy que la serveuse à Qemchi ;-))
Cheveux encore trempés de notre épopée


Le Curanto



Nous reprenons la route, moi cuvant le bon vin blanc chilien à l'arrière du camping-car, Annabel terminant un contrôle et Bernard conduisant. Nous prenons le bateau qui nous ramène sur le continent et Annabel de me demander : " combien de jours allons-nous rester sur le bateau ?", se rappelant certainement les 30 Heures de notre dernière traversée. Mais celle-ci ne dure qu'une demi-heure. La pluie continue de tomber et nous décidons de nous rendre a Petrihue, charmant coin au bord d'un lac où nous passerons le dimanche.

La fin de la route est cahotique et avec la pluie, je commence à craindre une mésaventure comme celle du matin. Mais nous arrivons à bon port, dans la nuit, sans problème. Le lendemain, le ciel se dégage et les touristes affluent. Après une promenade en kayak :

nous reprenons la route: il faut retourner en Argentine pour se réapprovisionner en gaz et avant, aller chez le vétérinaire pour le passage de la douane + soudure pour Leonce car elle a été pas mal secouée avec tous ces remorquages !


Volcan Osorno




























lundi 18 février 2013

Les îles Chiloé : du sud au centre

Avec 2 pneus neufs, un ravitaillement en eau, gazole et aliments, nous voici parés pour de nouvelles aventures ! Nous quittons Coyhaique mardi soir pour passer la soirée à Puerto Chacapuco et prendre le bateau le lendemain matin.

Après 2h d'attente sur le quai, nous embarquons dans la cale du bateau. Nous apprenons qu'il est interdit de rester dans le camping-car. Pour des raisons de commodité, nous choisissons de faire les morts et de rester dans le camping-car : nous avons de quoi tenir un siège pour ... 2 jours ! Alors, attendant que tout le monde soit parti de la soute, nous restons dans le noir, nous calfeutrons de partout, de peur que quelqu'un s'aperçoive de notre présence clandestine. Bien sûr, pour cette épisode "sans lumière", nous ne pourrons vous fournir de photos ...

Mais 30h, c'est long ! Surtout quand il faut rester discret à chaque escale. Et ensuite, impossible de monter sur le pont car les portes sont verrouillées ... un peu flippant tout de même en cas de ... naufrage ! Le plus "drôle" est que, quelques heures avant notre arrivée, nous entendons frapper à notre porte. Bernard ouvre et c'est un des hommes du bateau qui vient nous prévenir que notre lumière extérieure est allumée : nous nous rendons compte à cette occasion que nous sommes très clandestins ! Mais comme nous restons jusqu'à la fin du trajet dans notre "refuge", j'en conclus que personne ne nous a dénoncé.
Notre bateau où nous avons séjourné près de 30h dans la cale

Débarqués à la fin de la journée du jeudi, nous cherchons un peu de confort dans un camping au bord de l'eau où nous avons douche chaude, électricité et internet. Nous voici donc à Quellon, aux îles Chiloé, terre d'origine de la pomme de terre ! avec aussi comme spécialité des plats culinaires à base de poissons et de fruits de mer. C'est un archipel d'îles, dont une grande, parsemé de villages qui possèdent leur église typique en bois et parfois colorée. La caractéristique architecturale de ces îles est que presque toutes les maisons sont sur pilotis. Le paysage est vallonné et vert : la météo est souvent à la pluie. C'est à Quellon que se termine la mythique Route 5 qui débute en Alaska et parcourt tout le continent américain.

Astérix nous donne rendez-vous à Dalcahue, à côté de Castro, dans le milieu de l'île : les retrouvailles sont joyeuses car nous ne nous étions pas revus depuis El Calafate ! Et pour fêter cette occasion, nous ouvrons une bonne bouteille des Béates !

Dalcahue



Annabel, Catherine, Bernard, Bernard dit Astérix et Marie

Léonce à côté du gros camion d'Astérix
Le lendemain, après un bon plat de crabe et la visite de la fête artisanale de la ville, nous nous rendons sur une île où se trouvent de belles églises en bois :






 Bernard effectue un beau vol et laisse les photos de l'église, classée au patrimoine mondial, à cette charmante dame qui n'en revient pas :


De retour sur la grande île de Chiloé, nous retournons manger le bon plat de crabe et visiter les stands d'artisanat :
Assiette de crabe
préparée en direct par toutes ces dames qui s'activent

Voici nos beaux bonnets de Chiloé


Groupe de musique folklorique

Vente d'huitres énormes (40cm) que Bernard goûte puis renvoie après s'être aperçu d'une tâche de goudron
Musicien en ville



























La devanture du vétérinaire de la ville nous a interloqué :


 Et après un petit tour à Castro où se trouve là-aussi une église originale en jaune et mauve :

 et des maisons sur pilotis :


Nous reprenons la route pour un dimanche de repos bien mérité :

Rasage dominical

Chilote

Bernard attend que le grain passe pour partir voler

 Astérix et Marie, eux, repartent de leur côté : ils espèrent arriver aux chutes Iguazu en 35 jours (5000km si on compte la redescente sur l'Uruguay où ils prennent leur avion) donc il faut qu'ils tracent !

Et nous, nous continuons tranquillement à remonter vers le Nord ... de l'île de Chiloé, à nous délecter des délicieux plats locaux et du temps suspendu.