Les Catannabeilles: en route pour Iguazu

250km me séparent des chutes d'Iguazu plus au nord.
Un matin avant de prendre la route, je fais ma visite de routine habituelle:
niveau d'huile, d'eau, pneus? le pneu avant gauche (acheté au Chili au concessionnaire Michelin) est dégonflé. Je le regonfle et file à la première "gomeria" pensant à un clou.
Au démontage, le pneu présente une boursouflure en face interne! (défaut d'origine ou erreur de montage?)

Hernie sur le pneu

J'envoie un mail à Michelin, au service garantie pour savoir ce qu'ils proposent.

Plus au nord, à Wanda, visite d'une mine de pierres semi-précieuses: améthyste dans des géodes énormes.

Galeries abritant des géodes énromes

A même le sol, des "boules" d'air contenant des cristaux de quartz de toutes les couleurs.

J'arrive à Iguazu et contacte Jorge, un paramotoriste que Colo m'a renseigné.
L'accueil est toujours chaleureux dans cette grande famille de passionnés paramotoristes.
Il me donne pleins de conseils, notamment celui de ne pas voler en Argentine près d'Iguazu car entre l'aéroport international et le parc national, il y a beaucoup de raisons de finir en taule!

Comme il fait des agrandissements dans son magasin de victuailles, le dimanche, je l'aide à assembler des étagères avec ses employés, suivi d'un repas sur le pouce.

Tres Fronteras

Je dors avec Léonce au lieu dit "tres fronteras", le point de conatct entre Brésil, Argentine et Paraguay
séparé par la confluence du Parana et rio Iguazu

Lundi matin, en route pour les chutes. On a beau se dire que cela va être beau, on reste quand même sur le cul devant le grandiose.

Elles méritent vraiment de figurer parmi les 7 merveilles du monde!
Des passerelles en amont et en aval permettent de se promener tout le long des chutes.

Même la pie locale est jolie à regarder.

Le plus spectaculaire est sans aucun doute la gorge du diable (Gargantua del Diablo); on y accède par une longue passerelle qui chemine sur la rivière en amont pour nous emmener au bord du gouffre: dans un bruit assourdissant des milliers de mètres cubes cheminant gentiment le long de la rivière, s'accélèrent brusquement pour s'engouffrer dans le vide. La vue de cette masse d'eau m'a hypnotisée: l'eau qui se fragmente, s'individualise en des millions de particules d'eau, difformes, désorganisées, explosant dans un bruit de tonnerre...

au garganta del diablo

Les embruns y sont gigantesques au point que dès que le soleil pointe son nez, un arc en ciel est au rendez-vous.
On ne se lasse pas d'un tel spectacle et je suis resté longtemps à le savourer .

Par malchance, le niveau d'eau était trop élevé pour que l'accès à l'île San Martin qui permet d'approcher face à la chute était fermé. Je me dis que je reviendrai avec Vincent et Catherine en août et que l'île sera peut-être accessible (?).

Le lendemain, excursion au Paraguay: un bac permet de franchir le Parana à l'endroit de rencontre des 3 pays (Argentine, Brésil, Paraguay) "los tres fronteras" pour arriver à la ville paraguayenne de Ciudad del Este.

Les prix y sont intéressants et comme je ne peux pas rester sans pneu de secours, j'ai décidé d'y acheter un pneu de réserve.

Lors du passage de douane, en sortant d'Argentine, le douanier tamponne mon passeport. Je ne vérifie pas la date et c'est pas de chance car il se trompe de 2 jours: le cachet indique le 19 alors que nous sommes le 21! Par contre le douanier paraguayen plus attentif, s'en rend compte immédiatement et me demande où j'ai passé ces 2 jours inexpliqués ?
Discussions longues mais finalement ils acceptent ma bonne foi car le 19 ce poste frontière (par bac) était fermé car ne travaillait pas le dimanche 19!

La ville paraguayenne est une ville inquiétante: tout y est moins cher mais aucun prix n'est affiché! Donc on marchande tout sans savoir si on est arrivé au prix plancher? Les arnaqueurs sont à tous les coins de rue, les contrefaçons y sont légions (l'iphone 5 à 130 $ ...mais version chinoise).
Dans la rue, des claquements attirent mon attention: ce sont des marchands ambulants qui font claquer les étincelles de "taser" (cette arme foudroyante utilisée par la police américaine qui envoie un arc électrique de plusieurs dizaine de milliers de volts afin de neutraliser un adversaire). Très angoissant de se promener dans une ville et se dire que quiconque peut te sauter dessus, te neutraliser et te voler tout ce que tu possèdes...!

le pneu démonté

J'achète un pneu et rentre rapidement en Argentine.

Le soir, repas avec Jorge; j'achète un Pacu (poisson de rio, à la chair délicieuse, que l'on cuit à la braise) accompagné d'un bon vin de Mendoza.
Le poisson est si bon que je me coince une arête dans la gorge..., racle et tousse pendant 20minutes; rien n'y fait; je m'imagine déjà aux urgences...Alors je joue mon joker: si elle ne veut pas sortir, on va la pousser:un bon gros empanada (style étouffe-chrétien)... et ça marche! Ouf!

Bonne nouvelle: pour passer au Brésil avec Douchka, pas besoin de papiers spéciaux comme pour le Chili. Dans le Mercosur, le passeport européen suffit. Je passe donc à Foz d'Iguasu, ville brésilienne frontalière à Puerto Iguasu (argentine).

Billy

J'ai un rendez-vous avec Billy et Renata à midi.
Billy est paramotoriste et travaille comme responsable sécurité sur le site du barrage d'Itaipu, le plus grand barrage au monde.
(en passe d'être détrôné bientôt par la Chine)

Comme Billy occupe un poste important, il me confie à un de ses subordonnés qui me fait visiter le barrage dans ses moindres recoins.

Le barrage situé sur le Parana et est frontalier avec le Paraguay. Les 2 pays s'associent pour sa construction en créant un ouvrage spectaculaire, créant un lac artificiel en amont de 170km de long.

20 turbines alimentées par des conduites de 10mètres de diamètre

Les chiffres du barrage sont éloquents:

-le volume d'eau qui passe dans 2 turbines correspond au volume d'eau des chutes d'Iguazu
-l'acier utilisé pourrait permettre de construire 380 tours Eiffel

Maquette d'une turbine en coupe (l'eau arrive par le conduit blanc à gauche)

des capybaras se multiplient sur les pelouses du site

Ces 1/2 sphères ont été utilisées pour tester la résistance à la pression des conduites de turbine (10m de diamètre)

Comme Billy travaille, je vais passer 2 jours (jeudi et vendredi) au bord du lac d'Itaipu et le retrouverai pour le week-end.

L'occasion de lire et savourer le silence

Je le retrouve le samedi et comme il fait beau nous allons voler.
Survol du parana, le pont de l'amitié (reliant le Brésil et le Paraguay)

Nous ne résistons pas au plaisir de passer sous le pont

même plaisir...

puis survol du Rio Iguazu et le pont reliant l'Argentine et le Brésil

et comme il fait super beau et que Billy doit faire des photos pour le barrage (comme il y travaille, il est sollicité pour réaliser toutes les photos des travaux qui s'y réalisent)