jeudi 2 mai 2013

Fête au village près de Tenganen

Tranquille, tranquille la vie à Candidasa.
Ce jour-là, un jeune homme monte sur le palmier (pour la photo, voir le message précédent) et nous propose de nous ouvrir la noix de coco pour que nous puissions la boire :

















Les jours se suivent et passent à une allure folle, même si le programme ne varie pas trop pendant ce mois où nous restons ici : Cours pour Annabel, Baignade en mer, promenade, lecture, écriture pour moi et baignade à la piscine ensemble. La cuisine de l'Amarta est délicieuse. Notre plat préféré : Satay chiken banana = des brochettes de banane et de poulet mariné, accompagnées de riz et d'une délicieuse sauce à la cacahuète. On aime aussi beaucoup les crevettes sautées à l'ail et le lassi à la fraise :-))

Nous avons fait la connaissance de Catherine, la gérante des lieux, qui est à Bali depuis plus de 20 ans. Elle nous a invité chez elle : une maison tout en haut de la colline où, une fois sorties du taxi, nous avons monté beaucoup de marches pour arriver jusqu'à chez elle. Mais ça en valait la peine : quelle vue époustouflante sur la mer ! Mais je n'avais pas pris mon appareil photo pour cette première visite. Catherine a une piscine qui plonge dans la jungle. Une maison toute simple mais accueillante et un lieu incroyable.

Hier, un monsieur qui travaille à l'Amarta m'a indiquée qu'il y aurait aujourd'hui une cérémonie dans son village, près de Tenganen alors nous y allons : à l'aller en taxi et au retour, 5 km à pied, sous le soleil tapant ... Annabel est toute pâle à l'arrivée !

La cérémonie fête la création du village. C'est l'occasion de photographier toutes ces belles personnes qui nous accueillent si gentiment : Ci-dessous cette famille nous prête des selandong (foulard traditionnel) pour pouvoir entrer dans le temple.

Les femmes, les enfants et les hommes portent ce foulard

Rue qui mène au temple
 Dans les temples, on doit couvrir ses épaules et ses genoux :
Annabel avec le selandong

Entre le temple familial, celui du village (comme aujourd'hui) et celui du district, un balinais participe chaque année à des dizaines de cérémonie, en plus des rites quotidiens. Un prêtre détermine la date propice pour les cérémonies qui comprennent souvent un banquet et une représentation théâtrale avec musique et danses pour inciter les dieux à étendre leur protection contre les forces du mal. Car, conformément au karma, les balinais s'estiment responsables de tout malheur. Cela nécessite un rite pour obtenir le pardon et recouvrer la protection spirituelle. Cela implique le sacrifice d'un animal et souvent un combat de coqs afin de satisfaire la soif de sang des démons.


















Si les touristes à Bali sont accueillis comme des hôtes de marque, les divinités, les ancêtres, les esprits et les démons restent les personnages les plus importants. Les balinais leur font des offrandes tout au long de la journée en signe de respect et de gratitude, ou pour apaiser un démon maléfique. Un présent doit attirer le regard de cet être supérieur, si bien que chaque offrande est une oeuvre d'art et les balinaises passent beaucoup de temps à les fabriquer.

La plus courante consiste en une feuille de palmier sur laquelle sont déposés fleurs, riz et monnaie.
Ici, comme il s'agit d'une cérémonie annuelle (la fête de la création du village), les offrandes sont plus recherchées : pyramides colorées avec fruits, gâteaux et même animaux cuits.

Prêtre récupérant l'argent des offrandes
Des cérémonies sont aussi organisées pour triompher de la magie noire et pour purifier un esprit impur après un deuil, une maladie ...
En plus de toutes ces cérémonies, 13 rites de passage rythment la vie de toute personne. Le plus extravagant et le plus couteux est le dernier : la crémation. Il arrive souvent que cette cérémonie soit retardée de plusieurs années, le temps que la famille rassemble l'argent nécessaire.



















Après avoir suivi des femmes dans la ruelle, ne sachant pas encore où aller, nous nous asseyons par terre, près des temples où sont apportées les offrandes. Nous sommes entourées essentiellement de femmes et d'enfants. En face, des hommes en blanc chantent, prient. La foule arrive de plus en plus.


Ensuite, les hommes arrivent et commencent les prières :





Et aussi quelques portraits que j'aime beaucoup :




Nous sommes reparties, les laissant à leurs prières, en faisant un crochet par Tenganen, village typique balinais et aussi très touristique. Mais comme il était plus d'une heure de l'après-midi, personne n'arpentait les ruelles. Il y avait quelques commerçants :


Commerçant de divers objets, tissus, jouant d'instruments de musique

Vendeur d'objets gravés sur la feuille de palmier : marque-page, calendrier ...
Ne trouvant ni taxi ni scooter, nous parcourons les 5 km à pied, sous une chaleur harassante : heureusement, la plupart du temps, nous sommes à l'ombre.
Un balinais portant des coqs

Avec 2 millions de visiteurs par an, plus l'augmentation de la population et l'installation de résidents étranger toujours plus nombreux, Bali se trouve sous pression avec ses ressources limitées. L'eau constitue le problème majeur avec des hôtels de luxe qui consomment par jour par chambre une moyenne de 500L d'eau, sans parler des parcours de golf qui sont un véritable scandale. Pour le moment, on attend la mise en place de traitement des eaux usées.

Les rizières de Bali disparaissent au fur et à mesure des constructions anarchiques : le travail d'un paysan dans une rizière rapporte nettement moins que la vente de son terrain. La pollution de l'air se fait sentir dans les villes et quand on roule derrière un camion trop longtemps !

Et ce que l'on constate avec désolation, dans ce paradis terrestre, c'est l'envahissement du plastique de tous les côtés : sur le bord des routes, sur les plages, les chemins ... Comme nous l'avons vu aussi en Amérique du Sud.


Mais les balinais ont toujours trouvé le moyen de rester fidèles à eux-mêmes. Dans un monde où les changements surviennent rapidement, ils n'abandonnent jamais les lois qui régissent leur société et c'est ce qui fait leur force. Ils continuent de demander au visiteur : "d'où venez-vous ? où allez-vous ?" pour connaître leur place dans l'Univers ...


Et avant de nous retrouver au bord de la mer à l'Amarta, nous longeons des rizières toujours aussi belles. Un plongeon dans la piscine s'impose après cette marche sous le soleil ...


A bientôt ...





1 commentaire:

  1. Merci pour ces bien belles explications, intéressantes et qui mettent bien dans l'ambiance!
    Je vois que les photos préférées sont toutes d'enfants... :)

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